La cigale et la fourmi


La Cigale, ayant chanté
Tout l'été
Se trouva fort dépourvue
Quand la bise fut venue:
Pas un seul petit morceau
De mouche ou de vermisseau.
Elle alla crier famine
Chez la Fourmi sa voisine,
La priant de lui prêter
Quelque grain pour subsister
Jusqu'à la saison nouvelle.
Je vous paierai, lui dit-elle,
Avant l'août, foi d'animal,
Intérêt et principal.
La Fourmi n'est pas prêteuse:
C'est là son moindre défaut.
Que faisiez-vous au temps chaud?
Dit-elle à cette emprunteuse.
Nuit et jour à tout venant
Je chantais, ne vous déplaise.
Vous chantiez? j'en suis fort aise:
Eh bien! dansez maintenant.




Nous connaissons tous la fable de la cigale et de la fourmi; peut-être pas sur le bout des doigts comme le jour où il a fallu l'apprendre pour la réciter à l'école, mais nous savons tous quelle en est la fin et le message.
Quelle pertinence cette fable peut-elle avoir dans notre vie? et plus spécialement: dans notre vie spirituelle?


Spirituellement, l'homme est une cigale...

La Parole de Dieu nous montre combien, dans notre rapport à Dieu, nous pouvons êtres des cigales, ne nous souciant jamais de notre finitude, et de notre éternité. C'est ainsi qu'on peut lire, dans le troisième Evangile, qu'un homme stupide a passé sa vie sans jamais accumuler aucun bien spirituel, se complaisant plutot de ses richesses terrestres (Luc 12. 20).
C'est ce qu'on peut aussi voir, souvent, autour de nous; alors les gens ressemblent à des cigales qui se disent:
Chouette! j'ai passé toutes les soirées de ma vie à danser, à boire du champagne, à essayer de nouvelles choses et à collectionner les aventures!
Alors, de telles personnes se retrouveront un jour devant l'éternité, et que feront-elles?
En quoi trouveront-elles refuge? Il n'y aura rien pour elles et si elles cherchent à trouver secours auprès d'atrui, comme la cigale de notre fable, il sera trop tard, car:
-- il est réservé aux hommes de mourir une fois, et après cela vient le jugement (Hébreux 9.27).

... qui voudrait être fourmi!

Ce qu'il y a de plus tragique et paradoxal, c'est que l'homme pécheur peut aussi être une fourmi! Il peut travailler beaucoup à son salut: faire de longues méditations, des invocations, des bonnes oeuvres...
Dans notre fable, nous aurions alors une fourmi qui se dirait:
super! j'ai travaillé dûr, j'ai construit une maison et une cheminé, et j'ai accumulé du bois pour me tenir chaud tout l'hiver! J'ai des provisions en masse, et j'ai même des dvd pour flanner devant la télé sans m'ennuyer chez moi!
Hélas, l'hiver vient, et il arrive que la cheminée n'a pas été ramonée: la cigale échappe de peu à l'asphyxie, mais le toit s'éffondre, parce qu'il était mal édifié. Pensant trouver du réconfort avec sa nourriture, la fourmi se rend compte que la bouffe est périmée de trois mois. Le pire est cependant à venir, car un agent de police vient l'interpeller: ses films, la fourmi les a piraté sur le net et elle va le payer cher! Finallement, la fourmi s'enfui, mais meurt de froid... comme la cigale! En effet:
Ces sortes de règles peuvent faire figure de sagesse par leur affectation de religiosité et d'humilité qui ne ménage pas le corps ; en fait elles n'ont aucune valeur pour l'insolence de la chair. (Colossiens 2. 23)

Alors, que faire?

Ainsi, notre cigale n'aura rien sur quoi trouver refuge devant l'angoisse et la culpabilité!
La fourmi? Elle pense avoir beaucoup de ressources, mais elle court à la catastrophe, parce que tout ce sur quoi elle s'appui est fragile, vicié, peu fiable... Voilà à quoi ressemblent les hommes: pécheurs, quoi qu'ils fassent, ils seront perdus en l'autre vie, se découvrant confus!
La fable n'est cependant pas dénuée de sens dans notre tragique histoire:
nous sommes bien en été, nous sommes bien vivants!
L'hiver, notre mort, approche aussi... si toute cigale est vouée à la perdition, alors soyons des fourmis!
Certes, pas des fourmis comme celles dont nous avons parlé: des fourmis qui prennent appui sur leurs forces, leurs oeuvres et leur dignité;
mais des fourmis sages, spirituelles, qui trouvent refuge dans une maison solide, chez quelqu'un de confiance:
réfugions nous auprès du Fils de Dieu, le Christ qui, ayant été offert une fois pour ôter les péchés de plusieurs, apparaîtra une seconde fois sans péché à ceux qui l'attendent pour le salut (Hebreux 9.28).
En effet, Tous les prophètes rendent de lui ce témoignage, que quiconque croit en lui, reçoit la rémission des péchés par son nom (Actes 10.43)!
N'attendons pas, non plus le dernier moment pour le faire: non seulement ce serait hypocrite et de nulle valeur, mais encore dangeureux :qui connait le nombre de jours qu'il lui reste à vivre?
Alors, souviens-toi de ton créateur pendant les jours de ta jeunesse, avant que les jours mauvais viennent, avant qu'arrivent les années dont tu diras: Je n'y prends point de plaisir! (Eccl 12. 3)

AUGUSTINUS

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