Les articles de Marbourg



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Petite traduction du texte anglais des articles de Marbourg.
Quoique le dernier article traduise les divergences qui ont effectivement existé lors de la Rféorme sur l'article de la Cène, il apparaît que l'ensemble des protestants se sont entendus sur l'ensemble de la doctrine à enseigner.
Quand à ce dernier article, laissé en suspens à l'époque, il devait être traité et résolu dans la Concorde de Wittenberg, quelques années plus tard (1536).
Deux choses nous semblent donc évidentes à la lecture de ces deux documents:
non seulement le protestantisme n'a aucune raison d'être divisé sur quelqu'article important que ce soit, mais encore, il est tout à fait légitime de nier l'appartenance au protestantisme des courants professant des articles contraires à ceux exposés ci-dessous (et ça écarte bien du monde, il faut le dire).

AUGUSTINUS.



* * * * *


Les soussignés se sont accordés sur les articles exposés ci-dessous à Marbourg, le 3 Octobre 1529.

Premièrement, nous croyons et confessons unanimement des deux côtés, qu'il y a seulement un Dieu, auteur de toutes les créatures, et que ce même Dieu est Un dans son essence et nature, et trine en ses Personnes, savoir le Père, le Fils et le Saint Esprit, ainsi que cela fut décrété au Concile de Nicée et tel que c'est chanté et établi dans le Crédo de Nicée par toute l’Église chrétienne à travers le monde.

Deuxièmement, nous croyons que ni le Père ni le Saint Esprit, mais que le Fils de Dieu le Père, véritablement Dieu lui-même, est devenu un homme par l'action du Saint Esprit, sans l'intervention d'une semence masculine, qu'il est né de la pure Vierge Marie et fut en tout humain, avec un corps et une âme, comme les autres hommes, mais sans le péché.

Troisièmement, que ce même Fils de Dieu et de Marie, indivisible Personne, Jésus Christ, fut crucifié pour nous, qu'il est mort et a été enterré, ressuscité des morts, monté aux cieux, qu'il siège à la Droite de Dieu, Seigneur au dessus de toutes créatures, et qu'il va venir pour juger les vivants et les morts, etc;

Quatrièmement, nous croyons que le péché originel est inné, que nous en héritons d'Adam, et que ce péché condamne tous les hommes. Et si Jésus Christ ne nous était pas venu en aide par sa mort et sa vie, nous aurions dû mourir éternellement comme résultat de ce péché et nous n'aurions pas pu recevoir le royaume de Dieu et le salut.

Cinquièmement, Nous croyons que nous sommes sauvés de ce péché et de tous les autres péchés aussi bien que de la mort éternelle si nous croyons au Fils de Dieu, Jésus Christ, qui est mort pour nous, etc; et que sans une telle foi nous ne pouvons nous libérer nous-même d'aucun péché par aucune oeuvre, par aucun genre de vie, ou ordre religieux, etc;

Sixièmement, qu'une telle foi est un don de Dieu qui ne peut être gagné par aucune œuvre ou mérité par des préparations, et que nous ne pouvons achever par notre propre force, mais que le Saint Esprit donne et créé cette foi dans nos cœurs comme il lui plaît, lorsque nous entendons l’Évangile ou la Parole du Christ.

Septièmement, qu'une telle foi est notre Justice devant Dieu, au regard de quoi Dieu nous reconnaît et regarde comme justes, pieux et saints, en dehors de toute œuvre et mérite et à travers laquelle il nous délivre du péché de la mort et de l'enfer nous reçoit par grâce et nous sauve, pour l'amour de son Fils en lequel nous croyons, et ainsi nous réjouissons et participons de la Justice de son Fils, de sa vie et de toutes ses bénédictions. [ainsi, toute vie monastique et tout vœux, lorsqu'on les regarde comme une aide pour le salut, sont condamnés].


Concernant la parole extérieure

Huitièmement, que le Saint Esprit, ordinairement, ne nous donne pas cette foi ou ses dons sans que précède la prédication orale de l’Évangile du Christ, mais que par et à travers le moyen de cette parole orale il réalise et créé la foi où et en qui il Lui plaît (Romains 10. 14)

Concernant le Baptême

Neuvièmement, que le saint baptême est un sacrement qui a été institué par Dieu comme une aide pour la foi;  et parce que le commandement de Dieu "allez, baptisez" (cf Matthieu 28.19) et la promesse de Dieu "celui qui croira" (Marc 16.16) y sont joints, ce n'est donc pas simplement un signe vide ou un symbole de ralliement parmi les chrétiens mais plutôt un signe et une œuvre de Dieu par quoi notre foi grandit et au moyen de quoi nous sommes régénérés pour la vie éternelle.

Concernant les bonnes œuvres

Dixièmement, que cette foi, par l’œuvre du Saint Esprit, et par quoi nous sommes reconnus et sommes devenus justes et saints, pratique les bonnes œuvres à travers nous, à savoir, l'amour envers le prochain, la prière à Dieu et la souffrance de la persécution de toutes sortes.

Concernant la confession

Onzièmement, que la confession ou la recherche de conseil d'un pasteur ou prochain devrait en effet être libre et sans contrainte. Néanmoins, c'est (une chose) très utile pour les consciences affligées, troublées ou ensevelies sous les péchés, ou qui sont tombées dans l'erreur, plus spécialement au regard de l'absolution ou consolation délivrée par l’Évangile, qui est la vraie absolution.

Concernant les autorités

Douzièmement, que toutes les autorités et les lois séculaires, cours et prescriptions, où qu'elles existent, sont un état vraiment bon et ne doivent pas être interdites, ainsi que certains papistes et anabaptistes l'enseignent et le soutiennent. Nous croyons au contraire qu'un Chrétien, appelé ou né dedans, peut ainsi être sauvé par la foi en Christ, tout comme dans l'état de père ou de mère, mari, femme, etc;

Treizièmement, que ce qui est appelé tradition ou ordonnances humaines, ou matières ecclésiastiques, pourvu qu'ils ne contredisent pas ouvertement la Parole de Dieu, devraient être librement gardés ou abolis selon les besoins des peuples avec lesquels nous avons affaire, dans le but d'éviter des blessures non utiles en chaque voie, et pour servir la sagesse et la paix de tous, etc;
(aussi, que la doctrine interdisant le mariage des clercs est un enseignement du diable).

Quatorzièmement, que le baptême des enfants est juste et qu'ils sont ainsi reçus dans la grâce de Dieu et dans la Chrétienté.

Concernant le Sacrement du corps et du sang du Christ

Quinzièmement, concernant la Cène de notre Seigneur Jésus Christ, nous croyons et soutenons tous que les deux espèces devraient être utilisées selon l'institution du Christ;
[de même, que la messe n'est pas une oeuvre par laquelle un homme puisse obtenir la grâce pour quelqu'un d'autre, mort ou vivant).
Nous croyons aussi que le sacrement de l'autel est un sacrement du vrai corps et du vrai sang du Christ, et que la participation spirituelle de ce même corps et sang est suprêmement nécessaire pour tout chrétien. Similairement, que l'usage du Sacrement, comme de la Parole, a été donné et ordonné par le Dieu tout puissant dans le but que les consciences faibles puissent ainsi être excitées à la foi par le Saint Esprit.


Et quoique nous ne soyons pas parvenus à un accord en ce temps quand à savoir si le vrai corps et sang du Christ sont corporellement présent dans le pain et le vin, néanmoins, chaque parti doit manifester un amour chrétien pour l'autre camp, dans la mesure ou leur conscience le leur permettre, et les deux côtés doivent prier le Dieu tout puissant avec ferveur pour que son Esprit nous conforte dans le véritable enseignement.

Amen

Martin Luther
Justus Jonas
Philippe Melanchthon
Andreas Osiander
Stephan Agricola
Jean Brenz
Jean Oecolampade
Huldrych Zwingli
Martin Bucer
Caspar Hedio

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