Concorde de Wittenberg, 1536 (suite)




Nous avons publié, il y a qelques temps, le chapitre eucharistique (de loin le plus important) de la Concorde de Wittenberg.
Voici à présent les deux derniers chapitres du texte, relatifs au baptême et à l'absolution.
 
 
 
Du Baptême
 
 
Concernant le baptême des enfants, tous ont reconnu qu'il est nécessaire de baptiser les enfants.
Car, puisque la promesse de salut appartient aussi aux enfants et qu'elle ne concerne pas ceux qui se trouvent en dehors de l'Eglise, il est nécessaire qu'il soit appliqué aux enfants par le ministère et de les ajouter aux membres de l'Eglise.
 
Et puisque, au sujet de tels enfants (qui sont dans l'Eglise) il est dit:
"Ce n'est pas la volonté de votre Père que l'un d'eux ne périsse" (Matthieu XVIII. 14)
il est manifeste que, par le baptême, la rémission des péchés vient à ces enfants, ainsi que le don du Saint Esprit, qui agit en eux, selon leur mesure.
 
Car nous rejetons l'erreur de ceux qui imaginent que les enfants plaisent à Dieu et sont sauvés sans aucune action de Dieu; le Christ, en effet, a dit:
"Si un homme ne naît pas d'eau et d'Esprit, il ne peut entrer dans le Royaume de Dieu" (Jean III. 5).
 
Ainsi, quoique nous ne comprenons pas de quelle nature est cette action de Dieu dans les enfants, il est néanmoins certain qu'en eux, des mouvements nouveaux et saints sont suscités, comme ce fut le cas chez Jean lorsque, dans le sein maternel, de nouveaux mouvements firent leur apparition.
 
Car bien que nous ne devons pas imaginer que les enfants comprennent, néanmoins, ces mouvements et inclinations  à croire Christ et à aimer Dieu sont, dans une certaine mesure, comme les mouvements de la foi et de l'amour. C'est ce que nous voulons dire, lorsque nous disons que les enfants ont la foi; Car nous parlons d'une manière telle qu'on puisse comprendre que les enfants ne peuvent devenir saints et être sauvés sans une action de Dieu en eux.
 
Ainsi, quoiqu'il y ait des lieux où la coutume est de célébrer publiquement le baptême en certains jours, les hommes devraient néanmoins être avertis que, s'il se présente un danger pour la vie de l'enfant, ils doivent alors les baptiser et que les ministres doivent accorder le baptême dans ce cas.
 
 
 
De l'absolution
 
 
Concernant l'absolution, tous désirent que l'absolution privée soit aussi préservée dans l'Eglise, à la fois en raison de la consolation qu'elle apporte aux consciences et parce que la discipline est très utile à l'Eglise, en laquelle les hommes sont entendus en privé, de sorte que ceux qui manquent d'expérience puissent être instruits.
 
En effet, les personnes les plus dépourvues d'instruction  ont besoin de telles conversations et examens. Mais pour cela, l'ancienne confession et énumération des péchés ne sont ni à approuver, ni à requérir, cette conversation étant préservée en raison de l'absolution et de l'institution.
 
 
 
Souscrit par les susmentionnés;
Fait le seconde jour après Exaudi, 29 mai 1536.

 
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(Bucer et Athanasius)


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