Annotations sur le Credo (# 24)





De là, il reviendra dans la gloire pour juger les vivants et les morts, 
et son règne n'aura pas de fin.


Cette partie du Symbole résume en toute simplicité l'espérance et l'attente des chrétiens. Dans le Credo, on revient d'ailleurs ensuite sur cette partie de la doctrine, que l'on appelle l'eschatologie (discours sur les choses dernières), en disant que "nous attendons la résurrection des morts et la vie du siècle à venir".
L’Église, actuellement en marche sous la croix et dans de grandes épreuves, attend le retour glorieux du Sauveur, qui mettra un terme à l'Histoire; un retour où Jésus-Christ jugera tous les hommes. Tous les hommes, car tous ressusciteront et ainsi, chaque personne humaine ayant vécu, depuis Adam, comparaîtra devant Lui et recevra le salaire de ses œuvres.
Ceux qui comparaîtront devant Dieu en lui présentant leurs "bonnes œuvres", l'observation des misvots, leurs hassanats (ou tout autre nom par lequel les pécheurs baptisent leur orgueilleuse prétention de se justifier devant l’Éternel) seront confus. Il apparaîtra que, toute leur vie durant, ils ne firent que s'opposer à Dieu et se moquer de Lui; que leur vie entière fut souillée du péché; et alors, recevant une sanction à la hauteur de la gravité de leur crime, ils seront envoyés dans les tourments éternels, dans un feu qui ne s'éteint pas et que l’Écriture nomme la Géhenne -- en référence au lieu où étaient brûlées les ordures, à l'époque.
En revanche, ceux qui comparaîtront recouverts de Jésus-Christ -- auquel nous sommes unis par la foi seule -- ceux pour qui Christ a souffert et qui leur donne sa Justice parfaite, iront dans la Vie et la gloire. Non par leurs mérites, mais en vertu de la Miséricorde qui est faite en Jésus-Christ seul.

Bien que l'on puisse légitimement et correctement préciser ce schéma (dans les commentaires que l'on fait des passages de l’Écriture se rapportant à ces questions), il est néanmoins suffisant que le peuple chrétien résume son attente dans la simplicité de ce Symbole; et on notera que ce schéma n'inclut pas les parenthèses et les lourdeurs imaginées par certains, comme l'établissement d'un règne terrestre de Jésus-Christ, etc.
La Confession des Protestants que nous sommes a même écarté ces opinions (Confession d'Augsbourg, article 17) qui se sont si souvent avérées dangereuses en plus d'être fantaisistes (voyez l'épisode du Royaume de Munster, en 1535).
Et pourtant, il existe des dénominations qui osent ajouter pareilles doctrines dans leur confession de foi: croyance en un règne de mille ans, croyance en la restauration nationale d'Israël, croyance en un enlèvement secret de l’Église et autres articles qui constituent, à n'en pas douter, une véritable pré-tribulation pour les consciences et pour l’Église!
Une telle attitude, témoignant d'une audace dogmatique isolationniste, ne va pas sans poser une grave question:
si quelqu'un ne souscrit pas à ces thèses particulières, contestables (et, surtout, particulièrement contestables!), ce quelqu'un sera-t-il reçu comme un membre à part entière de la communauté professant cette doctrine?...
Si oui, je dis que l'article inscrit dans leur confession de foi est, de facto, superfétatoire et que, en tant que tel, il n'a sa place dans aucun Credo.
Si non, je dis que la dénomination en question montre un visage sectaire et schismatique, coupable dans la particularité même qu'elle brandit pour justifier son existence.

Laissant ces tyrans de clocher à leur dilemme, souscrivons quant à nous à cette attente et espérance que la communion chrétienne confesse en toute simplicité et consolons-nous par les enseignements des Écritures à ce sujet.

Bucerian.








Commentaires

Anonyme a dit…
Catéchisme de Heidelberg

52. Que t’assure le retour du Christ pour juger les vivants et les morts ?
Dans toute peine et persécution, j’attends du ciel1, la tête haute2, comme juge, celui-là même qui s’est auparavant présenté pour moi devant le tribunal de Dieu, éloignant ainsi de moi toute malédiction3; j’attends aussi qu’il jette dans la damnation éternelle tous ses ennemis et les miens4, et qu’il me prenne, au contraire, avec tous les élus, dans la joie et la gloire célestes5.
1. Ac. 1:10-11; Phil. 3:20-21. 2. Luc 21:28. 3. Rom. 8:18,22-25; Tite 2:13-14. 4. 2 Thess. 1:6-10. 5. Matt. 25:31-46; 1 Thess. 4:16-17; Héb. 9:28.

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