Sacrements et foi de l'Eglise





La foi de l’Église consiste dans les sacrements du saint Baptême et de la sainte Cène, qui sont aussi - selon une jolie formule de Philippe Melanchthon - les liens des assemblées publiques.
Car, le Salut, c'est de connaître le vrai Dieu et son Christ (cf. Jean 17. 3); or, le saint Baptême est le sacrement Trinitaire (Matthieu 28. 19), et la Cène est le sacrement Christologique (Matthieu 26. 26, ss.) Voilà pourquoi ces sacrements sont l'initiation chrétienne et qu'ils récapitulent tout le Credo.

1° Le saint Baptême est l'invocation du Dieu Trinité sur la personne baptisée. Outre le dogme de la Très Sainte et Divine Trinité, c'est aussi la vérité de la Création qui est postulée, puisque le Sacrement, "Parole jointe à un élément" (selon la formule de St Augustin), est un bain dans l'eau, élément créé de Dieu et sur lequel se mouvait l'Esprit de Dieu au commencement (Genèse 1. 2).
Mais c'est aussi la corruption totale de l'homme qui est soulignée par la nécessité de mortifier et ensevelir l'ancien Adam afin de donner naissance à un nouvel homme.

2° La sainte Cène est le mémorial de la Passion du Christ, qui a souffert sur la croix, dans la chair qu'il a tirée de la Vierge Marie.
Ce sacrement implique aussi la Résurrection de la chair, car il est évident que ce qui est présent dans ce repas n'est pas la cendre d'un cadavre abandonné depuis vingt siècles dans les sables de Judée, mais que nous sommes nourris à Salut par la chair vivante et vivifiante du Dieu fait homme (Jean 6), qui était mort et qui est vivant, qui est présent avec son Église tous les jours jusqu'à la fin du monde (Matthieu 28. 20) et qui reviendra dans la gloire, pour juger les vivants et les morts.
De l'éternité bienheureuse des élus, ce banquet est aussi comme l'anticipation et la préfiguration (cf. Matthieu 26. 29).

Cette Bonne Nouvelle, signée jusque dans nos corps, ne peut être reçue que par la foi, conformément à la promesse du Fils de Dieu:

Dieu a tellement aimé le monde qu'il a donné son Fils Unique afin que quiconque croit en lui ne périsse pas, mais qu'il ait la vie éternelle (Jean 3. 16).

Aussi, les assemblées qui professent le Credo (*) dont les sacrements sont la sublime et solennelle expression, qui enseignent à s'appuyer sur le Sauveur par la foi et à ne rien attendre que par la miséricorde divine et la rémission des péchés, sont des Églises; leur devoir est d'entretenir entre elles le lien de la charité en témoignant et diffusant ensemble cette vraie foi.

NB: De la célébration des Sacrements découle aussi la discipline publique, tant pour l'élection de ministres selon les critères de l’Écriture que pour la censure et l'excommunication à l'égard de celles et ceux dont la vie et/ou les enseignements répudient la foi et la vie en Christ.

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On ne peut que déplorer, donc, que beaucoup préfèrent ajouter (à la simple et pure vérité évangélique) leurs doctrines particulières, et susciter ainsi la notion artificielle de "dénomination", contrefaçon de la communion, et dont la vocation centrifuge et pernicieuse n'est que trop évidente. 
Prions que cette année de "Jubilé de la Réforme" soit l'occasion pour tous de procéder à un inventaire des articles officiellement affirmés par leurs assemblées et de se repentir.
 


Bucerian


(*): Historiquement, le ymbole de Nicée-Constantinople.

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